Éloge de la vulnérabilité : s’aguerrir et s’endurcir sont deux choses différentes.
Trouver la force de s’aguerrir plutôt que de s’endurcir
S’aguerrir et s’endurcir sont deux choses différentes. – Etty Hillesum
Selon Fabrice Midal, auteur de Foutez-vous la paix !, s’aguerrir, c’est trouver une certaine forme de solidité pour continuer à prendre des risques, aimer, s’émerveiller, espérer.
A l’inverse, s’endurcir, c’est mettre des couches de béton sur son coeur et se refermer jusqu’à manquer la vie. C’est refuser la fragilité inhérente à l’être humain, constitutive de son humanité. C’est refuser d’être humain pour n’être plus que la carapace derrière laquelle on a décidé de se protéger, par manque de confiance en soi, en la vie, en se coupant automatiquement de tout ce qui nous entoure.
On comprend alors qu’une des choses les plus difficiles quand on est frappé, blessé, trahi est de trouver la force de ne pas s’endurcir.
S’autoriser à être sensible n’implique pas de se laisser submerger par toutes les souffrances du monde mais se donner l’autorisation d’être secoué, ému, épouvanté, en colère contre l’injustice, le malheur et le mal. Être vulnérable n’est pas une faute : c’est une formidable capacité d’être touché. – Fabrice Midal
Quand nous sommes aguerris, nous nous autorisons à exprimer la fragilité que nous réprimons habituellement.
Lequel d’entre nous ne porte pas ses faiblesses ?
Tant qu’on considère les faiblesses comme des handicaps, on ne peut pas faire la paix avec elles. A partir du moment où on accepte au contraire de les prendre à bras-le-corps, de les accepter, de les aimer même, elles se transforment en ressorts pour se développer, pour apprendre, pour grandir, pour avancer.
Être bien dans sa peau, c’est être bien avec tout ce que l’on est. – Fabrice Mida
Accepter sa vulnérabilité : clé de voûte du bonheur
Fabrice Midal nous invite à regarder et vivre vos émotions avec douceur, auto empathie et même humour. Le fait de les reconnaître, de les admettre, les empêchera de nous submerger.
Quand nous sommes tristes, en colère, quand nous avons peur, n’ayons pas honte ni de le dire ni de le vivre. La vulnérabilité est inhérente à l’humanité et elle est au coeur de la dignité humaine. La vulnérabilité et la fragilité ne sont pas honteuses.
Il est tellement vain de croire que nous pourrions supprimer telle émotion que nous ressentons, comme si nous avions le contrôle de tout ce que nous éprouvons ! C’est là une prétention insensée. – Fabrice Midal
Fabrice Midal rappelle que les héros historiques assumaient leurs fragilités, leurs peurs, leurs doutes et avançaient avec eux plutôt que contre eux : Achille, Lancelot, Perceval… Ces héros ne sont pas des machines impitoyables mais laissent éclore leur humanité avec toutes ses facettes; ils sont vivants parce qu’ils ressentent et accueillent toute la palette des émotions humaines, parce qu’ils font précisément preuve de vulnérabilité.
Faire la paix avec nos blessures, c’est ouvrir la possibilité d’un bonheur profond et durable qui ne consiste pas à surmonter toutes les failles et les défauts mais à vivre chaque expérience, heureuse ou malheureuse, comme elle se présente, avec des pleurs intenses, des rires francs, des moments de détresse, de doutes; c’est écouter les émotions dans ce qu’elles sont à nous dire et nous apprendre sur nous-mêmes, sur les autres, sur la vie.
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Source : Foutez-vous la paix ! de Fabrice Midal (éditions Flammarion)
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