Aujourd'hui j'aimerais vous parler de résilience.
Comme chaque jour, je lis mon fil d'actualité sur facebook et je tombe sur des photographies de désert en fleurs, de magnifiques photos. Intriguée par le phénomène, je pousse un peu plus loin et fais quelques recherches (merci Wikipédia 😜tout en bas de l'artcle, je vous partage le fruit de mes recherches) et là je ne peux m'empêcher de faire le pont avec "la résilience".
Origine du concept
Lorsque le terme résilience fut employé la première fois, ce fut en 1626 en anglais par le philosophe Francis Bacon. Le sens de ce mot en anglais est « rebondir », « se ressaisir » ou « se redresser ».
Il apparaît dans la langue française sous la forme de résélience date de 1906 édité par le
CNRS dans le « Trésor de la langue française » puis en janvier 1911 il aura la forme actuelle
résilience. En 1932 l’adjectif résilient dans le Larousse.
Processus de la résilience (les étapes du processus)
La résilience peut être vue comme un deuil en 3 phases :
-le traumatisme
-l’état dépressif
-l’assimilation du deuil avec survenue de la résilience.
Il convient de faire attention au confort des bénéfices secondaires.
Pourquoi la résilience ? parce que traumatisme = déchirure irrémédiable.
Le traumatisme
D’après Boris Cyrulnik, la résilience est le moment où une personne subit un traumatisme
qu’elle va tenter de le surmonter et ainsi mettre en place un processus de résilience.
Le traumatisme est donc l’agent de la résilience.
La métaphore du chemin pour illustrer cette idée :
« le chemin de l’homme normal n’est pas dépourvu d’épreuves : il se cogne aux cailloux, s’égratigne aux ronces, il hésite aux passages dangereux et, finalement, chemine quand même ! Le chemin du traumatisé, lui, est brisé. Il y a un trou, un effondrement qui mène au précipice. Quand le blessé s’arrête et revient sur son parcours, il se constitue prisonnier de son passé, fondamentaliste, vengeur ou soumis à la proximité du précipice. Le résilient, lui, après s’être arrêté, reprend un cheminement latéral. Il doit se frayer une nouvelle piste avec, dans sa mémoire, le bord du ravin. Le promeneur normal peut devenir créatif, alors que le résilient, lui, y est contraint ».
Qui peut être résilient ?
Qu’est-ce qui fait qu’on devient résilient ou pas ?
Des dispositions personnelles
Tout d’abord, on peut être résilient à tout âge.
Aujourd’hui encore, la notion de résilience est difficile à cerner compte tenu de la diversité des recherches et des points de vue sur ce thème. Certains la conçoivent comme un trait de
personnalité acquis et stable, d’autres comme un processus. Or la résilience n’est jamais
acquise une fois pour toute. Elle ne correspond donc pas à un type de personnalité précis.
Wolin et Wolin (1999) puis le psychanalyste P. Bessoles (2001) ont ainsi retenu sept
caractéristiques de personnalité susceptibles d’avoir un rôle protecteur face aux
évènements difficiles :
- Perspicacité = capacité d’analyse, de repérage, de discrimination
- Indépendance = capacité à être seul, autonomisation
- Aptitude aux relations = facteur de socialisation
- Initiative = capacité d’élaboration et de représentation
- Créativité = capacité à créer des formations réactionnelles et substitutives
- Humour = sublimation
- Moralité = capacité à interroger les valeurs
Ces traits de personnalité sont considérés comme des facteurs de résilience, mais ils ne
suffisent pas à eux seuls à développer ce processus.
Le sentiment d’autoefficacité: avoir confiance en soi et en ses capacités de surmonter l’épreuve.
L’optimisme réaliste: savoir qu’on peut s’en sortir, tout en restant consciente que ça peut être long et difficile.
La souplesse émotionnelle: accueillir, nommer et accepter ses émotions telles qu’elles sont, qu’elles soient agréables ou désagréables.
L’humour: être capable de rire de soi et des évènements pour atténuer ses tensions intérieures, prendre du recul par rapport à une situation ou la dédramatiser.
La souplesse cognitive: faire preuve de flexibilité et d’indulgence envers soi-même et les autres en évitant la recherche de la performance, soit les «il faut», les «je dois» et les mots absolus comme «personne» et «jamais».
La tolérance à l’incertitude: accepter le flou, le vague et s’ancrer le plus possible dans le moment présent en lâchant prise sur ce qu’on ne peut pas contrôler.
Le soutien social: bien s’entourer, être proactive dans ses relations amicales et familiales, et s’investir dans sa communauté, en faisant du bénévolat, par exemple.
L’hygiène de vie: être une coach de vie bienveillante envers soi-même en prenant soin de soi physiquement, émotionnellement et intellectuellement.
Le fonctionnement de la résilience se décompose en deux temps :
-1er temps : Le temps du traumatisme : résistance à la désorganisation
psychique en mettant en place des mécanismes de défense qui vont permettre de
s’adapter à la réalité frustrante.
-2eme temps : Le temps de l’intégration du choc et de la réparation. Intégrer ne
veut pas dire « effacer » mais « faire avec ». Après l’effraction du traumatisme, il y a un
rétablissement progressif des liens, puis une reconstruction à partir de l’adversité. Cela
passe par la nécessité de donner un sens à sa blessure.
L’évolution de ce processus tend vers la résilience quand la capacité d’espérer est retrouvée. Il pourra alors s’inscrire dans un projet de vie et des choix personnels.
On voit bien que lorsque l’on parle de dispositions personnelles à intégrer un traumatisme,
on fait appel à la notion de mécanismes de défenses adaptatifs.
UN ACQUIS POUR LA VIE?
Malheureusement, la résilience n’est pas une aptitude qui s’acquiert une fois pour toutes. «Si une épreuve survient à un moment où l’on se sent fragile et moins bien entourée, il se peut qu’on ne réussisse pas à maximiser nos stratégies d’adaptation, même si on les a déjà utilisées avec succès dans le passé».
Cela dit, ce qu’on a appris ou acquis dans l’adversité peut nous aider à mieux traverser les prochaines épreuves qui se présenteront à nous. La résilience n’est ni une absence ni une banalisation de la souffrance. «La résilience ne tient pas les épreuves à distance et ne nous met pas à l’abri des coups durs, mais elle permet de résister quand on affronte le pire et de reprendre une forme de développement par la suite».
La résilience peut être un processus individuel, intime mais également vécu collectivement par un groupe.
La résilience comme phénomène de société
Le monde a pris conscience depuis le 11 septembre 2001 que nous étions tous des cibles
potentielles. Nous avons trop été habitués à fuir le danger au lieu d’apprendre à vaincre les
obstacles. Nous confiions notre sécurité aux autres : au gouvernement, aux compagnies
dont nous consommons les produits. Aujourd’hui nous nous sentons sans défense.
Nous avons donc changé notre attitude devant la vie, multipliant les règlements et les
précautions. Nous acceptons maintenant que les catastrophes (climatiques) et les épreuves
(terrorisme) font partie de notre vie. Manuel Valls disait à la suite des attentats de
novembre 2015 : « le terrorisme peut frapper dans les semaines qui viennent […] nous allons
vivre longtemps avec cette menace terroriste ».
Si donc nous ne nous préparons pas, nous nous retrouverons sans mécanisme de protection,
sans moyen d’adaptation efficace. Etre responsables de ce que nous pouvons changer, être
résilients face à ce que nous ne pouvons pas éviter.
C’est pour cela que le message qui peut être transmis aux parents et aux éducateurs est
celui-ci : il faut fournir les conditions qui permettront de développement des qualités qui
favorisent la résilience en puisant entre autres dans les ressources individuelles de la
personne. Il faut s’orienter vers une attitude éducative plutôt que curative.
Selon Carl Rogers, dans chaque organisme (pas uniquement humain), à quelque niveau que
ce soit, il existe un flux sous-jacent de mouvement vers la réalisation constructive de ses
possibilités inhérentes. »(Rogers 1980). C’est ce que l’on nomme la tendance actualisante. La
résilience serait donc l’un des volets de cette tendance.
La résilience a un effet magique face à des problèmes apparemment insolubles. Elle nous faitdécouvrir que nous sommes capables de beaucoup plus que ce que nous le croyons.
Aujourd’hui dans de nombreux pays, des chercheurs tentent de cerner les facteurs de
résilience et la façon d’en soutenir le développement. Cette dimension de la réalité transcende les cultures et les organisations sociales.
Le monde d’aujourd’hui et les recherches mondiales font bien de la résilience un
phénomène de société
superbloom
Un superbloom (en français « super floraison ») est le nom donné, particulièrement en Californie, à un phénomène botanique rare du désert dans lequel une proportion inhabituellement élevée de fleurs sauvages dont les graines sont restées dormantes(en) dans le sol du désert, germent et fleurissent à peu près au même moment. Le phénomène est associé à une saison des pluies exceptionnellement humide. Le terme « superbloom » peut s'être développé sous forme de label dans les années 1990. En espagnol, le phénomène est appelé « Deserte florido ».
Conditions nécessaires et séquence des événements
Les conditions dans lesquelles un superbloom peut se produire sont exceptionnelles. Parce que certaines plantes envahissantes, telles que les bromes, entrent en compétition avec les fleurs indigènes pour l'humidité, le désert doit rester suffisamment sec avant la floraison pour les empêcher de s'établir Le désert doit recevoir des pluies à l'automne, et cette pluie doit pénétrer profondément dans la matrice du sol pour atteindre la plupart des graines dormantes des plantes à fleurs. Si les pluies subséquentes sont excessives ou inondantes, les jeunes plants peuvent être emportés par des crues soudaines ; si elles sont insuffisantes, les graines meurent de déshydratation.
Ensuite, le sol dans lequel se trouvent les graines doit se réchauffer lentement au cours des mois qui suivent la première pluie abondante, et le désert doit avoir une couverture nuageuse suffisante à la fois pour protéger le sol de la chaleur intense du désert pendant la journée, et pour l'isoler des températures glaciales nocturnes. Enfin, une fois que les plantes nouvellement germées ont atteint la surface du sol, le désert doit demeurer préservé des vents violents qui déracineraient les plantes ou endommageraient les jeunes pousses. La rare enchainement de ces événements fait d'un superbloom un événement extraordinaire3.
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