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Photo du rédacteursandrine gourdy

Les surprenants pouvoirs de la méditation

Les progrès de l'imagerie médicale démontrent l'impact positif de nos pensées sur notre organisme. Tour d'horizon des bienfaits de la méditation.

Les surprenants pouvoirs de la méditation

Le Dr Frédéric Rosenfeld, psychiatre spécialiste des neurosciences, est affirmatif : "Il existe un remède capable de contenir le stress et l'angoisse, de réduire les migraines, d'augmenter l'immunité, de favoriser le sommeil, de protéger le coeur, les artères et de muscler le cerveau. Ce remède, validé par la science et pourtant ancestral, c'est la méditation !" L'imagerie par résonance magnétique (IRM) a démontré que nos émotions positives - la confiance en l'équipe soignante, par exemple - activent une zone située à l'avant du cerveau gauche (le cortex préfrontal gauche). "Cette zone est connue pour stimuler le système nerveux parasympathique, impliqué dans les mécanismes de réparation du corps et dans la production de cellules immunitaires", explique le Dr Thierry Janssen, chirurgien et psychothérapeute, passionné par le sujet. Au contraire, quand on se laisse envahir par des émotions négatives, comme : "Je ne guérirai jamais", c'est le cortex préfrontal droit qui s'active. Cette zone-là stimule le système nerveux sympathique (ou système du stress), qui produit de l'adrénaline et du cortisol, délétères lorsque l'on y est exposé trop longtemps. Guérir l'inguérissable

Pas question pour autant d'obliger quiconque à voir coûte que coûte la vie en rose ni de se sentir coupable pendant une crise d'angoisse : il est logique qu'à l'annonce d'une maladie le moral flanche. L'enjeu ici est d'apprendre à maîtriser nos émotions : le mental représente une force dont on aurait tort de se priver. Les quelques cas de guérison à Lourdes, authentifiés par la médecine et reconnus miraculeux par l'Église, ne disent rien d'autre. En 1976, Delizia, une Sicilienne de 12 ans, a fait la une des journaux du monde entier et ce, bien malgré elle. Elle présente alors une tumeur osseuse maligne au genou droit, mortelle à cette époque-là. Émus par son sort, ses amis, son village et des donateurs anonymes s'organisent pour offrir à la fillette un voyage à Lourdes. Des messes sont données pour la petite. Au retour du pèlerinage, son état continue de s'aggraver. Les semaines passent… Delizia prie et médite. Est-ce le fait d'avoir cru en sa guérison ou le fruit d'une intervention divine ? À Noël, elle se sent soudain mieux, reprend des forces et marche à nouveau. Les examens révèlent, à la surprise générale, une guérison spontanée, l'enfant n'ayant jamais reçu de traitement. Le bureau médical de Lourdes conclut, officiellement, après moult examens, au caractère inexplicable de sa guérison, reconnue miraculeuse en 1989. • Mieux que les somnifères ! Grâce à ses effets relaxants, la méditation aide à bien dormir. Elle agirait aussi par d'autres mécanismes, notamment en favorisant la sécrétion de neurotransmetteurs impliqués dans l'endormissement. Chez certains patients atteints de cancer - maladie connue pour perturber le sommeil -, la méditation permet d'améliorer la sensation d'avoir passé une bonne nuit (Cancer, 2004) et ne présente aucun effet secondaire, contrairement aux somnifères ! Ralentir le coeur

Les scientifiques savent aujourd'hui mieux mesurer l'impact du mental sur le corps. Pour preuve, les études démontrent que prier ou méditer améliore l'activation du système immunitaire. Au point que certains patients atteints de psoriasis voient leur crise disparaître plus vite lorsqu'ils méditent régulièrement (Psychodermatology, 2003) . De même, plusieurs chercheurs ont montré que réciter à haute voix une prière en latin ou une prière de yoga (mantra) améliore le rythme cardio-vasculaire, la pression sanguine et régularise la fréquence respiratoire. Le Dr Rosenfeld décrypte le phénomène : lorsque l'on médite, plusieurs mécanismes s'associent. Différents groupes musculaires du corps se relâchent, entraînant une diminution de la fréquence cardiaque. Le système nerveux autonome parasympathique est stimulé, ce qui provoque la décontraction des petits muscles entourant les vaisseaux sanguins. Enfin, en cas de pratique régulière, les catécholamines, substances connues pour augmenter la tension artérielle, diminuent. Ainsi, la tension baisse-t-elle, entraînant des modifications sur l'ensemble de l'organisme.

Le pouvoir de nos croyances

Il y a plus étonnant encore, renchérit le Dr Janssen : "La greffe de cellules foetales dans le cerveau d'une personne atteinte de la maladie de Parkinson - maladie caractérisée par une diminution de la dopamine dans le cerveau - permet d'augmenter la sécrétion de cette hormone et améliore la situation. Lorsque l'on "fait semblant" de greffer ces cellules foetales (opération dite à blanc), la sécrétion de dopamine n'augmente pas. Mais, ô, surprise ! le malade, convaincu d'avoir été soigné, présente une amélioration clinique du même ordre, ce qui en dit long sur le pouvoir de nos croyances !" (Étude de McRae : Archives of General Psychiatry, avril 2004) . D'autres exemples aussi étonnants sont rapportés par les médecins : entre une arthroscopie du genou au cours de laquelle on retire un bout de cartilage endommagé et une opération "à blanc" où rien n'est ajouté ni retiré, les résultats cliniques après intervention sont souvent similaires (Étude de Moseley, New England Journal of Medicine, 2002) .



Positiver ses pensées

Méditer, prier, c'est, entre autres, rassembler ses forces, canaliser positivement ses pensées. Voilà ce qui est à l'oeuvre dans le processus de guérison et de lutte contre la maladie. Difficile de trouver un meilleur rapport entre l'efficacité et le prix ! La prière n'a d'effets positifs que si elle est sincère (on ne peut pas "faire semblant d'y croire") mais la méditation s'apprend. À la portée de tous, elle exige un réel investissement mental. Une étude californienne a conclu que le caractère religieux n'a pas d'impact spécifique sur les bienfaits physiologiques de la pratique, qu'il s'agisse des défenses immunitaires, du coeur ou de la fabrication de neuro-hormones par le corps (American Psychology, 2003) . Dans tous les cas, il s'agit d'autoréguler son attention afin d'apaiser le corps et l'esprit. Le piège, dans les moments de grande vulnérabilité, serait de se laisser attirer par une secte à l'affût des économies et du temps libre des personnes faibles, malades ou esseulées. Pour ne pas y tomber, il faut différencier un courant de pensée ouvert d'une secte : le premier ne vous demandera jamais de lâcher vos médicaments pour prendre des remèdes non reconnus par la médecine ni de renoncer à vos économies, et encore moins de vous détourner de vos proches, contrairement au second. Être bien soigné, bien entouré, c'est essentiel, surtout quand la maladie est là.

Méditer à la radio

Des prières de méditation sont proposées chaque jour sur RCF (Radios Chrétiennes en France). Une émission mensuelle, 42 minutes avec soi-même, invite aussi les auditeurs à pratiquer la relaxation chez eux - par la méthode Feldenkrais -, guidés par l'animatrice Andrée-Jeanne Gonfart. Les émissions sont diffusées en FM et sur www.rcf.fr . Favoriser la relaxation La méditation génère la relaxation, efficace contre le stress chronique, qui est source de bien des maux. À tel point que la relaxation est désormais considérée par les médecins comme une thérapeutique à part entière, parfois prescrite. L'impact négatif du stress chronique agirait jusque sur nos gènes, donc sur notre espérance de vie ! Des études montrent que chez les personnes soumises à un stress chronique élevé, le matériel génétique des cellules est endommagé. Les portions de leur ADN situées aux extrémités des chromosomes (les télomères) sont plus courtes. Normalement, ces télomères raccourcissent au fil du temps jusqu'à entraîner la mort de la cellule. Si elles sont plus courtes au départ, le phénomène s'accélère. De plus, l'enzyme capable de les réparer - la télomérase - est présente en moindre quantité chez les personnes soumises à un tel stress. Un "préjudice" qui peut coûter jusqu'à dix ans de vie, selon les scientifiques !

Un atout pour la prévention

Le stress agit à bien d'autres niveaux. Il favorise la synthèse de cortisol, qui fi nit par dérégler et épuiser les défenses immunitaires, accroissant le risque infectieux et les maladies inflammatoires chroniques. Le cortisol pourrait aussi entraîner la dégénérescence, voire la destruction de nos précieux neurones, accélérant le vieillissement prématuré du cerveau et les pertes de mémoire. Enfin, l'adrénaline a tendance à élever la pression artérielle, qui fait le lit des accidents cardio-vasculaires. Il n'y a donc rien d'étonnant à ce que plusieurs études récentes aient établi un lien entre stress chronique (tensions familiales, divorce, problèmes financiers…) et infarctus du myocarde. Prière, méditation et relaxation sont indéniablement des atouts pour la prévention. Des tests montrent que les séances de yoga et de relaxation aident à normaliser le rythme cardiaque et à abaisser la tension artérielle. Mieux : ces effets positifs se poursuivent au-delà de la séance dans le cas de pratique régulière !

Donner sa place au rêve

À chacun sa méthode : groupe de prière, musique douce, randonnée au vert, ou inscription à un cours de yoga, de tai-chi, de qi gong… avec le soutien d'un professionnel. L'essentiel étant de garder de la distance avec les contraintes que l'on s'impose sans y prendre garde. Bref, s'accorder du temps pour soi, sortir du tourbillon, et, même, redécouvrir la rêverie, c'est important pour les adultes comme pour les enfants : "Des moments de calme sont indispensables pour laisser vagabonder son esprit, quitte à avoir l'impression de s'ennuyer. Ne rien faire, et même se sentir inutile, c'est tout sauf une perte de temps puisque cela aide à prendre du recul", insiste le Dr Patrick Lemoine, psychiatre. Pour que nos journées ne se résument pas à une somme d'obligations à remplir, on peut se programmer des moments de plaisir, sortir, s'offrir un soin, un massage détente ou se le faire offrir pour Noël ! Un beau cadeau, d'autant que la stimulation cutanée - comme le rire - favorise la sécrétion des précieuses endorphines cérébrales, "ces hormones naturellement antalgiques, qui stimulent l'immunité et coupent court au stress", souligne le Dr Thierry Janssen. La voie du bonheur en quelque sorte…

Méditation mode d'emploi

"Méditer, c'est chausser des lunettes mentales pour regarder les choses les plus banales de notre quotidien, affirme le Dr Frédéric Rosenfeld. Le spirituel peut nous tomber dessus à tout moment et à tout endroit !" La méditation passe par la pleine conscience de nos actions, comme une décomposition à l'extrême (en menues étapes) d'un geste en apparence tout simple, comme respirer ; d'une idée ou d'un objet dont on tirerait un maximum d'informations sensorielles. L'objectif est d'y consacrer toute son attention en acceptant de faire le vide en soi. En théorie, c'est facile. En pratique, plus on est assidu, plus on progresse. Passer par un groupe de méditation peut être utile car l'esprit ne demande qu'à vagabonder : un bruit, une odeur peuvent suffire à nous détourner de la quête initiale. Même en restant immobile et silencieux, le voyage intérieur que nous abordons nous emporte, esprit et corps, tout entier, apaisant et régénérant. Les effets physiologiques de la méditation Cerveau : pendant une méditation, plusieurs zones du cerveau sont activées, comme le cortex frontal et le thalamus impliqués dans la perception sensorielle et émotionnelle de la douleur. • Respiration : la fréquence respiratoire diminue, tout comme la consommation en oxygène de l'organisme, preuve de l'activation du système parasympathique (celui qui nous protège). • Système cardio-vasculaire : baisse de la tension artérielle et de la fréquence cardiaque, comme chez un sportif !• Peau : réparation de certaines lésions inflammatoires, sans doute par la sécrétion de neuromédiateurs chimiques.• amélioration des défenses immunitaires, du sommeil et de l'humeur. • diminution de la douleur.

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