"Ce qu'un homme ne sait pas ou ce dont il n'a aucune idée se promène dans la nuit à travers le labyrinthe de l'esprit" Goethe
LES LABYRINTHES, que ce soient ceux de l'Antiquité ou ceux de nos cathédrales, restent auréolés de mystères et de légendes, de significations profondes… de contresens également.
Un labyrinthe traditionnel n'est pas, comme on le croit souvent, constitué de chemins embrouillés où de multiples culs-de-sac, les voies repliées sur elles-mêmes et les entrelacs complexes découragent et égarent l'audacieux qui a eu la témérité de s'y aventurer… mais tout au contraire conçu comme un parcours unique, long et difficile, certes, mais sans aucune possibilité de bifurcation, sans aucun risque de s'y perdre. Pour celui (celle) qui suit le chemin, « La Voie » devrait-on dire, le courage et la patience seront payants. À coup sûr, il arrivera… au centre [ de lui-même ? ] ! En fait, le labyrinthe n'est pas destiné à égarer, mais à conduire. Il est l'image de la quête, du chemin de vie, de la recherche spirituelle, de la démarche initiatique, route sinueuse aux méandres innombrables qui conduit à la Connaissance. Innombrables ? Non ! Le labyrinthe traditionnel est dessiné selon un schéma précis qui n'a pas changé depuis des millénaires. Et qui tantôt sur un plan carré (Amiens) tantôt sur un plan circulaire (Chartres - Ravenne etc ...) décrit un itinéraire rigoureux, comportant nombre de retours sur soi, de « Voyages » vers l'orient et vers les autres points cardinaux.
Viollet-le-Duc, dans son « Dictionnaire raisonné d'architecture » explique qu'il était d'usage, au Moyen-âge, de disposer au milieu de la nef de certaines grandes églises, des pavages de pierres blanches et noires ou de carreaux de couleurs formant par leurs combinaisons, des méandres compliqués auxquels on donnait le nom de labyrinthe, de chemin de Jérusalem ou de Lieue.
De nombreux labyrinthes beaucoup plus anciens ont été retrouvés, comme celui, cité par Hérodote, situé en Égypte qui comprenait 1200 salles et 3000 chambres sur plusieurs niveaux, comme les labyrinthes crétois et romains. Quant à celui où Thésée vainquit le Minotaure, il semblerait que l'on pourrait voir une explication de la légende dans l'inextricable fouillis de chambres et de salles dont était formé le palais du roi Minos. Ceux qui pensent que le labyrinthe, plus qu'un pèlerinage à Jérusalem (explication souvent avancée), représente le voyage de l'Homme, de la naissance à la mort et au-delà, ou le voyage vers soi - ce qui revient au même - pourraient bien être dans le vrai.
Ci -dessous, le très curieux labyrinthe "digital" de la cathédrale de Luca (Lucques) en Toscane, qui mesure 50 cm de diamètre, il se situe sur un mur à hauteur d'homme, il est destiné à être parcouru avec le doigt.
Source : antiochus.over-blog.com
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