C'est quoi ça? la kinesthésie (ou cinesthésie) permet à la personne de définir l’orientation optique, gustative, tactile, olfactive et ses coordinations relationnelles. Le sens kinesthésique est le sens dont dépendent tous les autres sens. Il ouvre à l’expérience de la complexité et la compréhension de la dynamique relationnelle de tout système dans sa globalité.
Rappel des 3 types de mémoire pour les apprentissages.
Les Visuels se souviennent de ce qu’ils voient.
Les Auditifs se souviennent de ce qu’ils entendent.
Les Kinesthésiques se souviennent de ce qu’ils font.
Vous pouvez avoir un type dominant, ou 2 ou les 3 à égalité. Tout est possible.
Les caractéristiques de la mémoire Kinesthésique impliquent un fonctionnement tout à fait particulier. Et cela impacte le style de vie de la personne, sa personnalité, ses choix dans la vie, ses mésaventures, ce qui la touche, sa philosophie de vie, jusqu’à sa santé…
Voici des informations pour aider les adultes Kinesthésiques.
Ils ont une mémoire du geste, donc c’est le corps qui prime. C’est le corps qui donne des informations.
En comparaison, une personne visuelle prend ses informations par les yeux. Grâce à sa vue, elle saura si elle peut faire confiance à une personne. Elle se fie à ce qu’elle voit.
Quelqu’un d’auditif va se fier à ce qu’il entend. Au ton de la voix, il saura s’il peut faire confiance.
Le Kinesthésique est moins cérébral. Les informations passent par son corps et c’est très instinctif. Ainsi quand il rencontre une nouvelle personne, il saura assez vite s’il « sent bien cette personne » ou pas.
Cette façon de ressentir par le corps va induire un grand nombre d’éléments par la suite. Les informations passant par le corps, pas par la tête, c’est intuitif, instinctif. Ce fonctionnement précis va placer notre Kinesthésique dans des situations particulières.
En effet, s’il était né en Afrique dans un village où l’on vit dehors, en mouvement, il se sentirait mieux, plus à l’aise. Chez nous, c’est plus compliqué !
Avec sa mémoire du mouvement, le Kinesthésique a en lui quelque chose qui est toujours en mouvement, toujours en circulation. Et il a besoin que ça circule en lui ! Parce que s’il fige ce mouvement perpétuel en lui, qui nourrit le corps et la tête en même temps, s’il s’oblige à rester assis sur une chaise comme on le fait à l’école, il est obligé de contenir son corps, de le figer.
Quand il fige son corps, le kinesthésique fige sa tête.
C’est un tout. Il y a besoin que le corps fasse ce qu’il a à faire pour que la tête fonctionne bien. Y compris pour sa santé mentale.
Quand un adulte vient en consultation et que je découvre qu’il est Kinesthésique (et qu’il déprime), je lui explique comment fonctionne un Kinesthésique en général.
Cet adulte auparavant avait une pratique sportive ou créatrice comme la cuisine ou le jardinage, où l’on bouge. Ensuite il s’installe dans la vie avec un job plus ou moins contraignant, ça influencera la manière dont il se sent.
En effet, si dans son travail, il ne peut pas bouger suffisamment, ça va progressivement faire baisser sa vitalité et, à 40 ans il se retrouvera sans vitalité, un peu déprimé.
C’est courant pour les femmes qui ont des enfants, qui ont arrêté leur activité sportive, qui se consacrent à leur boulot et à leurs enfants. Pour les hommes aussi : ils se consacrent à leur boulot, à leur devoir et qui laissent de côté leur besoin de mouvement du corps.
Au bout d’un an, on ne tient plus, sans savoir ce que l’on a. On ne se sent pas bien. On n’a plus de goût à rien, on n’a plus envie de rien…
Ça ressemble à un profil de déprimé, mais c’est juste un manque de mouvement. Le mouvement donne de la vitalité au corps du Kinesthésique. Mais ici, comme il est déprimé, il ne bouge pas beaucoup ; comme il ne bouge pas beaucoup, il est encore plus déprimé. Il ne s’en sort pas !
Quand l’adulte Kinesthésique est dans ce moment de réflexion… Reprenons le cas de la personne qui a 30 ou 40 ans, qui s’est installée dans la vie, qui pose des choses socialement valorisées (travail, enfants), et qui se dit « Il me manque quelque chose ». « Ce n’est pas possible, je ne peux pas rester comme ça », « Ce n’est pas ça mon but ».
Il ne sait pas pour autant ce qu’est son but. Ça amène un grand questionnement.
Le fait d’avoir arrêté ses occupations vitales ne va pas du tout aider sa réflexion, car le Kinesthésique, pour réfléchir, a besoin d’être en mouvement. C’est pour cela que je propose aux enfants d’apprendre en marchant.
Mais l’adulte qui a stoppé ses habitudes d’action n’arrive pas a élaborer sa pensée de façon efficace et constructive. Il manque trop de mouvement.
Alors le simple fait de se redonner du mouvement au quotidien, avec n’importe quelle activité comme marcher ou faire du vélo, va permettre de remettre les machines en marche et de redonner de la vitalité au corps.
Avec un corps revitalisé, le Kinesthésique réfléchira mieux à ses projets de changement. S’il veut changer de job et réfléchir à ce qu’il veut faire, il a besoin d’idées nouvelles, d’intuitions, de questionner ses envies profondes, il a besoin de mouvements. C’est indispensable !
Le Kinesthésique qui s’assoit pour réfléchir, ne peut pas réfléchir.
Comme il est très émotif, s’il déprime un peu, s’il n’a plus goût à ce qu’il fait, s’il se demande ce qu’il fait là, s’il a un tournant à prendre (mais lequel ?), et qu’il ne se donne pas de mouvement, il va aller vers une angoisse croissante. En effet, étant donné qu’il amplifie les émotions, il amplifie aussi l’angoisse.
Il a besoin du mouvement et ça nourrira tout le reste.
La kinesthésie contrariée peut avoir un impact sur le langage (dyslexie), l’oralité (dysphasie), la gestuelle et les fonctions visuo-spatiales (la dyspraxie), le dénombrement et le calcul (la dyscalculie), l’hypersensibilité, les troubles de l’attention, et sur l’état psychologique.
Pourquoi la sensibilité kinesthésique est-elle si peu connue ?
Cette sensibilité est associée dans l’inconscient populaire :
au plaisir charnel, donc limiter à l’espace intime, alors que nous avons besoin de la sensation et de l’émotion pour apprendre et comprendre :
au plaisir innocent du petit enfant, alors que le jeu, l’expérimentation (la compréhension par l’erreur) augmentent nos capacités d’apprentissage ;
au plaisir « marginal » des artistes ou des savants fous, alors que la capacité d’aller au delà des limites est nécessaire à la recherche et l’innovation
à la culpabilité de ressentir du plaisir, alors que le plaisir est un indicateur fort d’existence qui répond au besoin du sentiment d’existence et participe au sentiment de sécurité.
La sensibilité kinesthésique à l’avantage de participer au sentiment d’existence, par le plaisir éprouvé, nécessaire à
la persévérance, l’excellence et la réussite dans tout apprentissage
le savoir-être et le savoir-faire dans la relation à Soi, à l’Autre, au Monde, les compétences relationnelles (soft skills).
Les inconvénients d’une sensibilité d’apprentissage kinesthésique dominante :
elle nécessite l’isolement (pas d’open space, pas d’environnement stimulant),
elle demande une gestion émotionnelle permanente (pas d’évacuation, mais un traitement des informations perçues),
« paratonnerre émotionnel » dans les collectifs, elle attire le phénomène relationnel inconscient du harcèlement.
Êtes-vous kinesthésique ? Vos émotions sont motrices dans vos actions ? Ce que vous ressentez d’un lieu est primordial pour que vous restiez ou partiez ? Devant un film, vous vivez les émotions du héros comme si vous étiez à sa place ? Vous avez besoin de toucher vos interlocuteurs pour rentrer dans la relation ? Devant un meuble à monter, vous avez un élan spontané à toucher et vous mettre en action avant de regarder le plan ? Pour vous souvenir d’un code vous refaites le code manuellement pour le mémoriser ? Pour choisir un vêtement, vous avez besoin avant tout de pouvoir bouger et de vous sentir à l’aise avec avant de voir si la couleur vous plaît ? Quand vous rencontrer quelqu’un, toute votre attention se focalise sur le feeling qui passe entre vous ? Quand vous parlez d’une oeuvre, vous allez parler d’abord des émotions que vous avez vécu? Quand vous devez vous rappeler le nom d’une personne, vous cherchez plutôt ce que vous avez partagé ensemble ? Pour vous souvenir d’une recette, vous vous souvenez d’abord des gestes que vous avez fait ? Face à un problème, vous vous laissez submerger par les informations, puis tout à coup une solution vient à vous sans que vous ne puissiez vraiment dire d’où elle émerge ? Face à une pub, ce qui est important pour vous, c’est l’émotion qu’elle véhicule ?
Les différents supports d’apprentissage Visuels : schéma, graphique, image, écriture claire soulignée/surlignée, couleurs Auditifs : lecture à haute voix, écoute attentive sans prendre de notes, répétition une ou plusieurs fois pour la retenir Kinesthésiques : vécus sensoriels et émotionnels (négatives ou positives) par mise en scène concrète ou symbolique, projection, imitation, expérience motrice, abstraction de la réalité plus difficile (c’est le groupe qui est le moins connu du système scolaire)
A quoi nous sert la sensibilité kinesthésique ?
La sensibilité kinesthésique ouvre les portes aux exploration et aux découvertes de la Nature, aux expérimentations, aux recherches et aux connaissances scientifiques, aux innovations technologiques. Elle développe l’aptitude à aborder et gérer le non-conventionnel, l’inconnu, le « chaos », les paradoxes : elle est capitale face aux épreuves et tout changement que l’Humanité est amenée à vivre pour trouver des solutions adaptées ou nouvelles.
Elle nous a permis de survivre face à l’hostilité de la Nature. Elle doit aujourd’hui faire alliance avec la technologie en remettant la sensation et l’émotion au centre d’une évolution respectueuse du vivant.
Comment la sensibilité d’apprentissage kinesthésique fonctionne ?
La sensibilité d’apprentissage kinesthésique repose sur la perception et la mémoire sensorielle des dynamiques relationnelles dans l’espace et le temps. Les supports d’apprentissage doivent donc représenter les trois dimensions spatiales et la dimension temporelle.
Le développement de cette capacité d’apprentissage nécessite des pratiques sensorielles qui perfectionnent les moyens proprioceptifs par des pratiques corporelles sensorielles ainsi que des moyens de conceptualisation et de représentation dynamiques, globales et systémiques.
Cette sensibilité d’apprentissage liée aux dynamiques relationnelles exige paradoxalement des contextes, des rituels et des repères stables qui génèrent du calme et s’épanouira d’autant plus dans un espace relationnel affectif sécurisant.
Qui connait la sensibilité d’apprentissage kinesthésique ?
La sensibilité d’apprentissage kinesthésique est principalement reconnue par les spécialistes théoriques de la communication et les professionnels du coaching. Son introduction dans le système éducatif et le monde professionnel reste marginal : les supports et moyens restent adaptés pour ceux qui ont une dominance d’apprentissage visuelle et auditive.
Pourtant, cette sensibilité nous connecte à la Nature et ce qui est essentiel chez l’être humain : la dynamique relationnelle du « vivant ». Elle est fondamentale aux sciences naturelles et sociales, mais aussi elle aussi à la compréhension usuelle des mathématiques et des sciences littéraires.
Pourquoi faire le choix d’introduire la sensibilité kinesthésique dans l’éducation et les apprentissages ?
Voir et entendre ne suffit pas à l’être humain pour développer sa compréhension du monde et ses stratégies de vie : il a besoin de (se) SENTIR et (se) RESSENTIR dans tous ses espaces relationnels ce qui se vit.
Ignorée, inconsidérée, rejetée, cette sensibilité s’impose par malgré tout à travers l’hypersensibilité, les frustrations, la dépression… les manques et les problèmes de motivation, d’estime de soi, d’impulsivité… des peurs, du stress, de l’agressivité, et ces dysfonctionnements relationnels inconscients répétés conduisent au harcèlement.
Stimulée, développée, reconnue, la sensibilité d’apprentissage kinesthésique contribue au bien-être personnel, inter-relationnel et social : elle permet de transformer l’individualisme égocentré sur les peurs en un individualisme conscient et connecté à son écosystéme et ouvert sur le Monde.
La sensibilité kinesthésique au service du développement personnel
La sensibilité d’apprentissage kinesthésique est majoritairement utilisée dans la petite enfance, et perdue dès l’entrée de l’école. Elle permet à l’individu de s’orienter avec efficacité vers les outils et les moyens qui permettent d’augmenter ses connaissances utiles à son développement et à son épanouissement en fonction de son environnement.
Elle lui permet de savoir comment rentrer en relation pour communiquer, explorer l’inconnu, appréhender les dangers… et de JOUER. Travailler sans jouer est une aberration : les neurosciences l’ont prouvé, le cerveau fonctionne mieux dans un contexte ludique.
La sensibilité kinesthésique met l’individu en relation avec la complexité de son environnement afin d’aborder globalement les problèmes pour en saisir les enjeux sans rien laisser de côté et entreprendre en conciliant les différents besoins. Non reconnue, non exploitée, la sensibilité kinesthésique s’est atrophiée dans notre société.
Naître kinesthésique dans un monde de visuels et d’auditifs ?
Le monde est pensé essentiellement par et pour ceux qui ont une sensibilité visuelle et auditive. Ceux qui n’auraient développé aucune de ces deux sensibilités, seraient ainsi comme des étrangers à qui le monde parlerait une langue incompréhensible !
Fort heureusement, l’être humain majoritairement développe spontanément différentes formes d’apprentissages sensoriels complémentaires et si l’une est affectée ou devient totalement inopérante, celles en fonction compensent le manque afin que la relation avec l’entourage puisse perdurer. Quand la compensation ne se fait pas, le comportement est devient étrange pour l’entourage, jugé inadapté, il est rejeté.
La sensibilité kinesthésique est communément associée aux besoins de toucher ou de bouger, les kinesthésiques ont donc des dispositions pour les activités manuelles ou sportives. Mais fondamentalement, sur quoi les kinesthésiques fondent leurs apprentissages ?
Les kinesthésiques sont attirés par tout phénomène dynamique, qu’il soit naturel ou culturel. Les informations que le kinesthésique recueille sont s’inscrivent donc lié aux notions d’espace-temps. Cette sensibilité les amène à investir spontanément tout espace relationnel et à s’intéresser à ses mécanismes. Les individus à la sensibilité kinesthésique dominante ont une empathie plus développée que les personnes aux sensibilités dominantes visuelles ou auditives, voir une hypersensibilité.
Histoire d’un génie kinesthésique et d’une petite boussole
Albert Einstein a été en grande difficulté scolaire pendant les seize premières années de sa vie. Il fut accueilli par une école à l’âge de 16 ans et enfin a pu exploiter sa sensibilité kinesthésique et son appétence pour les mathématiques !
Être kinesthésique l’a probablement permis de découvrir la théorie de la relativité : il explique que s’est en se projetant, en se mettant dans la dynamique relationnelle avec tous les éléments contextuels de son expérience, qu’il a pu faire sa découverte.
La boussole, que son père lui a offerte quand il avait 5 ans, a selon lui certainement contribué au développement de son approche des phénomènes physiques et de sa compréhension du monde.
« Son père lui offrit une boussole. L’enfant fut immédiatement fasciné par l’aiguille, qui changeait de direction tandis qu’il se déplaçait. Le fait qu’une force magnétique invisible à l’œil fasse bouger l’aiguille bouleversa le petit Einstein. Il se demanda tout de suite s’il existait dans l’univers d’autres forces aussi invisibles et aussi puissantes, que personne n’aurait encore découvertes ni comprises? Toute sa vie, ses intérêts et ses idées tournèrent autour de cette question simple des forces et des champs cachés ; souvent, il repensa à la boussole qui avait déclenché cette passion ».
Atteindre l’Excellence de Robert Greene
Vidéos intéressantes: https://youtu.be/P_6Rj7NDJ6c
Source: http://relation-creative.com/
Source: Pascaline jouis
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