Vous avez tendance à rester focalisé.e sur des critères très précis, et donc de vous tourner inlassablement vers le même type d'hommes ou de femmes dans le cadre de rencontres amoureuses ? Vous êtes peut-être atteint de groundhogging, une habitude qui peut nuire à notre quête du grand amour. Le point avec le Dr Caroline, psychiatre référent de l'émission "La Grande Forme".
Le groundhogging désigne le fait de rester focalisé, dans ses choix amoureux, sur des critères très précis, et donc, de se tourner inlassablement vers le même type d'hommes ou de femmes - tant sur le plan du physique que de la personnalité.
Ce terme fait référence au film Un jour sans fin, dont le titre original est Groundhog Day (comprenez, Le Jour de la marmotte, en français). Dans ce film, le personnage principal, incarné par Bill Muray, revit indéfiniment la même journée, sans réussir à passer au jour suivant.
De la même façon, les victimes de groundhogging répètent systématiquement - mais inconsciemment - les mêmes schémas amoureux - qui finissent inévitablement en ruptures et en déceptions amoureuses, explique le Dr Caroline, psychiatre.
Problèmes majeurs liés à cette limitation des choix
Vous êtes célibataire et vous vous sentez prêt pour une nouvelle relation amoureuse. Vous rencontrez quelqu’un qui vous semble sympathique et avenant, mais cette personne est petite et a des cheveux foncés, et vous, vous ne sortez qu’avec des grands aux cheveux clairs, donc vous bloquez d’emblée la possibilité d’aller plus loin dans la relation. Saboter une relation car l’autre ne coche pas toutes les cases limite les chances de vivre une belle idylle et de trouver son âme sœur. Il faut se permettre un peu d’ouverture et de spontanéité, surtout si vos critères limitants sont surtout physiques.
Si les critères que vous mettez inconsciemment en place vous poussent à entrer uniquement en relation avec des personnes qui sont en fait néfastes pour vous. Par exemple : Vous tombez toujours sur quelqu’un qui finira par être violent avec vous, ou qui a un problème d’alcool ou qui est casé ou qui ne veut pas s’engager.
Critères qui peuvent orienter nos choix amoureux
Bien sûr, la plupart de ces critères sont inconscients, certaines personnes mêmes dénieraient orienter leur choix sur ces caractéristiques si on leur en faisait la remarque
" Moi, orienter mon choix amoureux sur des critères physiques?! non, ce n’est pas mon genre "
D’abord il existe des critères physiques, ceux-là sont, on l’a compris, assez superficiels et sont gages d’échec plus que de réussites si ce sont les seuls critères limitants : vous ne passez pas votre vie avec quelqu’un qui a une belle peau (de toute façon cette peau va se rider) ou un corps musclé (de toute façon à un moment ça va s’avachir).
À la place, on peut plutôt s’attacher à ce que dégage une personne de par son physique : de la spontanéité, de la joie, ou un sentiment de sécurité, quelqu’un de rassurant, de dynamique, de posé, etc.
Puis il y a les critères de personnalité, là ça devient compliqué parce que certains choix sont conscients et d’autres sont totalement inconscients.
Il existe un principe de psychanalyse, qu’on a appelé "la compulsion de répétition", c’est la tendance inconsciente qui pousse un individu à répéter certaines actions, ou situations antérieures, encore et encore même si elles sont douloureuses ou destructrices. C’est ce qui fait qu’on a tendance à répéter inconsciemment nos erreurs ou nos habitudes et à rencontrer toujours le même type de conjoint, même si jusqu’ici ça ne nous a pas porté chance. Du coup, au niveau amoureux, on peut avoir tendance à être attiré par un certain type d’hommes ou de femmes, mais ce qui nous plait en l’autre n’est pas toujours gage de longévité.
On peut aimer un homme dominant (mais qui peut devenir autoritaire et possessif) , une femme éternelle, adolescente (mais l’immaturité finit par peser quand on doit gérer une vie de famille avec trois enfants). On ne capte pas toujours ce qui nous attire chez l’autre, et il y a un niveau conscient (“moi j’aime les femmes rigolotes et qui s’affirment”) et un niveau inconscient (“il s’avère qu’en fait je sors toujours avec des femmes blessées, fragiles et dont je dois prendre soin”), ce niveau-là est évidemment plus difficile à repérer et c’est parfois quelqu’un d’extérieur (un ami bienveillant, un thérapeute) qui vous le fait remarquer.
Comment sortir de ce groundhooging ?
Ne pas se fixer de critères trop précis : vous vous enfermez et vous enfermez l’autre dans un cadre trop restreint et vous ne laissez pas libre cours à la surprise.
Ouvrez vos horizons, permettez-vous de rencontrer, de rigoler, d’échanger avec tout type de personnes, vous verrez ce qui peut sortir de ces découvertes.
Le plus possible, soyez dès le début vous-même et laissez l’autre aussi être authentique et spontané, sinon vous commencez la relation sur des bases faussées et le naturel revenant au galop, on sait comment ça va se terminer.
On sait que ce n’est pas évident et c’est aussi normal au début de vouloir plaire. Si vous ne portez jamais de hauts talons, ne faites pas semblant les trois premiers mois. Si vous n’êtes pas amateurs de la saga Star Wars à revoir en boucle les samedis soir, ne faites pas semblant d’être Super enthousiaste au début d’une relation.
En étant vous au naturel, vous laissez aussi plus de chances à l’autre de l’être et vous saurez plus rapidement si vous êtes compatibles ou non.
Si vous réalisez que vous accumulez des rencontres qui vous font du mal, avec des personnes qui finissent par vous maltraiter ou vous faire souffrir, entamez un travail thérapeutique qui vous aidera à comprendre et à sortir de ce cercle vicieux et de cette fameuse "compulsion de répétition".
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