Les parents d'aujourd’hui subissent de multiples pressions familiales, sociales… Et craquent. La solution : un lâcher prise, une prise de recul qui passe par une remise en cause des multiples conseils, même de bienveillance !
Si vous comptez vivre votre parentalité comme un sage bouddhiste, c’est raté. Si vous croyez à une parentalité lisse et sans accroc style électrocardiogramme de poule, ou d’un ours en hibernation, c’est raté aussi ! 🤣Parce que la parentalité cristallise les angoisses d’aujourd’hui.
Aux innocents les mains pleines : quand on avait peu d’éléments sur l’éducation et le développement des enfants, on vivait avec des préceptes transmis de génération en génération. Le réseau social et familial vous aidait dans la rencontre avec l’enfance.
Aujourd’hui, on est dans un monde dans lequel on a accès à une multitude d’informations. On sait par exemple aujourd’hui que les nouveau-nés sont sensibles à la douleur, ouverts, et à l’écoute du monde, qu’ils comprennent un tas de chose et qu’ils font des maths dès deux ou trois mois…
Parallèlement, il y a de la part de politiques et d’experts des messages sur des fenêtres d’apprentissage pour les moins de trois ans et qui préviennent que si elles ne sont pas utilisées, c’est irréversible. Avec l’idée peu rassurante que si vous n’avez pas fait ce qu’il fallait, vous compromettrez l’avenir de vos enfants.
D’autant que les parents ont le sentiment de ne jamais assez bien faire.
Souvent par inexpérience les parents ont l’impression que ce qu’ils font n’est jamais adapté, ou approprié. Ils sont dans la quête de conseils. D’où le développement d’un marché d’experts (coachs scolaires, psy, cours particuliers...) qui prodiguent leurs conseils. Les guides de bonne conduite parentale, ce n'est pas nouveau (Spok…), mais ça s’intensifie.
Un phénomène auto entretenu
Or plus on propose aux parents des réponses très précises sur ce qu’ils doivent faire, quand et avec quels moyens… plus ils sont sous pression. Auparavant les parents étaient plus spontanés.
Coté enfants ?
Ils ne sont pas très heureux. L’injonction de devoir être un bon parent entraine la pression d’être un bon enfant : de devoir réussir sa vie d’enfant.
Qu’est-ce que des parents imparfaits ?
La mère imparfaite dit "non", elle fait des remarques sans se sentir coupable, elle accepte que ses enfants soient frustrés, mécontents de rencontrer une opposition, elle accepte de n'avoir pas toujours des activités extraordinaires à leur proposer pendant les vacances, d'être normale et ordinaire...
La mère imparfaite continue à discuter avec ses copines quand l'enfant est là, à coté, à réclamer de la présence. Elle continue à avoir envie d'aller faire un tour au moment d'emmener l'enfant aux bébés nageurs, à avoir envie d'être avec son homme ou sa compagne alors que l'enfant a envie d'autre chose.
Comment devenir imparfaits ?
Avec cette quête de perfection, je transmettais des valeurs contraires à ce que je voulais donner à mes enfants.
"Sans être Folcoche, j'ai décidé d'arrêter de vouloir être une mère parfaite, parce que c'était épuisant. Surtout, je me suis aperçue qu’avec cette quête de perfection je transmettais des valeurs contraires à ce que je voulais donner à mes enfants. Je voulais apprendre à mes fils à être humains, imparfaits, parce que c’est ce qui fait leur beauté, leur unicité. Et que vouloir être parfait, c'est leur présenter un monde de perfection inatteignable et ce n'est pas ce que j'ai envie de leur montrer.
J’ai ressenti un grand soulagement. Même si au début, quand on fait le cheminement vers plus de flexibilité, de souplesse, vers une plus grande acceptation de ses limites, de ses faiblesses, on se sent un peu coupable. Mais le plus important c'est d’être fidèle à ce qu'on est et c'est une manière de vivre plus relaxante."
Conseils pour devenir "imparfaits" et lâcher prise
On se dit que les parents parfaits n’existent pas ! Même ces insupportables Instagrameuses qui font 15 milliards d’activités par enfants, ont toujours plein d’idées de sorties… qui ont adoré leurs grossesses, leur accouchement, dont la rencontre avec leur bébé a été formidable dès le premier regard. On ne connaît pas l'envers du décor.
On s'écoute : une des voies de l’apaisement passe par la désobéissance à tous les dogmes.
On fait des choses ensemble (cuisine, bricolage....) simplement. Ou même rien. Sans arrière-pensée.
On prend du recul.
* On cultive son grain de folie et on retrouve un peu de spontanéité.😋😎
On apprend à se libérer du regard des autres.
On tente une éducation bienveillante, mais pas trop.
On n'est pas responsable de tout. Et on admet que la mission d’éducation qu’assurent les parents à titre privé est un enjeu collectif.
Et on se rassure : Un jour le magazine Astrapi consacrait un dossier sur "Comment rester zen en famille ?" La rédactrice avait d'un côté, les parents en larmes au téléphone qui s’interrogeaient sur ce qu'ils pouvaient avoir raté. Des parents qui souffraient que leurs enfants ne leur parlent plus, qu'ils restent dans leur chambre, qui dès qu'on lui adresse la parole, lèvent les yeux au ciel... De l'autre côté, les ados des mêmes parents témoignaient : "mes parents, ils sont chouettes, ils sont sympas...". Et à la question qu'est-ce qu'un parent idéal ? Tous répondaient, même ceux qui étaient en tension avec leur famille, à un détail près, leurs parents !
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